Rififi à Véolia environnement
J’ai reçu sur mon mail une lettre du bureau comité de groupe français adressée au PDG, M. Henri Proglio, dénonçant le limogeage du DRH du groupe Veolia…
J’observe que les membres de ce bureau, tous issus de la CGT, de la CFDT, de FO, et de la CGC, sont plus prompts à défendre le DRH que notre camarade Evelyne Gaillet, secrétaire de la section Nord du CGT-E, licenciée pour fait syndical au terme d’une campagne discriminatoire et de harcèlement moral et sexiste. Je rappelle que ces derniers ont refusé de se joindre à notre action du 4 décembre 2006 devant le siège de Veolia, pour demander la réintégration d’Evelyne. Ils ont préféré se mettre à l’abri des vigiles appelés pour la circonstance, et parfaire leur formation au dialogue social dispensée, ce jour, par la direction des ressources humaines…
C’est pourquoi je ne peut rester sans réagir à ce courrier, en tant que simple militant du CGT-E.
« Il ne faut pas prendre les salariés pour des canards sauvages.»
Ainsi donc, M. Eric Marie de Ficquelmont, cumulant les fonctions de Directeur général et de Directeur des ressources humaines du Groupe Veolia Environnement, a été limogé par son PDG, M. Henri Proglio…
Ainsi donc, les représentants syndicaux, CGT, CFDT, FO et CGC, du bureau du comité de groupe français ont vite réagi à cette annonce. De fait, ils fournissent la preuve de leur disponibilité et de leur promptitude à défendre le DRH du groupe que notre camarade Evelyne Gaillet.
En effet, le 22 décembre 2006, dans une lettre référencée 2006.12.32 dr-yl, Lire ici la lettre ou voir ci dessous*
ce même bureau a interpellé, par le biais de son secrétaire, M. Didier Ristori (CGT) M. Henri Proglio pour lui faire part de sa surprise et de l’état de choc dans lequel il s’est trouvé à l’annonce du limogeage de M. De Ficquelmont.
Le comité n’a pas manqué de rendre hommage à ce dernier, décelant en lui de nombreuses qualités dont celle d’un fervent partisan du dialogue social. Et pour cause c’est avec lui que les syndicats dits représentatifs ont signé, à l’unanimité, de nombreux accords (de méthode) visant à intégrer les salariés à la politique du groupe, à disposer d’eux comme d’une armée de réserve disponible, mobile et corvéable à souhait, à précariser l’emploi des jeunes par le biais du contrat CDD/alternance, à piller, à moindre coût, les compétences et les connaissances de leurs aînées par le biais de l’accord sur le tutorat… sans compter bien évidemment les accords salariaux qui transforment petit à petit la négociation annuelle obligatoire (NAO) en une séance de travail visant à substituer la prime au mérite aux augmentations générales censées traduire l’indexation des salaires de base sur l’évolution du coût de la vie.
M. Rsitori n’a pas omis de réitérer l’attachement du bureau au Groupe Veolia et sa fidélité au dialogue social… Pas « c.» les délégués, ils savent protéger leurs arrières… sait-on jamais !
Aussi, quelle preuve supplémentaire doit-on fournir pour montrer à quel point la collusion, la fusion entre les aristocraties d’élus et de mandatés qui ont pris racines dans les syndicats dits représentatifs ( à ne pas confondre avec les militants de base que je salue au passage) et les directions de groupe ou de filiales est effective. Elle est d’autant plus solide que cette aristocratie œuvre à la transformation des Institutions représentatives du personnel (CE, CCE, CHSCT, Comité de groupe) en rouages de l’entreprise. Il n’y a qu’a voir ce qui se passe, par exemple, dans les CE Dalkia animés par des élus du même acabit que les laudateurs du dialogue social à sens unique, au sein du groupe.
Faut-il alors s’étonner de la position de ces individus qui ont élu domicile dans les locaux feutrés du siège de Veolia situé dans le 16e arrondissement de Paris, vis-à-vis du combat de notre camarade Evelyne et des actions du CGT-E en faveur de sa réintégration ? Les faits sont là. Ils sont têtus et vérifiables à tout moment. C’est pourquoi, il ne faut pas prendre les travailleurs pour des canards sauvages. Il peuvent, à tout moment, se transformer en chasseur.
A. Bendris
Militant du CGT-E
* Ci dessous la lettre envoyée par le bureau du Comité de Groupe au PDG de Véolia.
nous attendons vos commentaires.
VEOLIA ENVIRONNEMENT
Comités de Groupe Français et Européen
Monsieur Le Président des Comités
VEOLIA ENVIRONNEMENT
38, avenue Kléber
75116 PARIS
A l’attention de Mr Henri PROGLIO
Nos réf. : 2006.12.32 dr-yl
Paris, le 22 décembre 2006
Monsieur le Président,
Si votre décision de mettre fin aux fonctions de Monsieur Eric Marie de Ficquelmont ne nous a pas franchement surpris, ses modalités nous ont profondément choqués.
Bien que Président de droit des Comités de Groupe en France et Europe, vous n’avez pas jugé bon de nous contacter directement afin que nous puissions examiner ensemble les nouvelles modalités de fonctionnement de nos institutions.
A l’évidence, ce fonctionnement était profondément marqué par la personnalité de votre délégué. Ses engagements valaient pour le groupe sans qu’il soit besoin d’un grand formalisme.
Nous avions déjà eu l’occasion de vous signaler que, bien que regrettant votre absence à toutes les réunions des Comités, la qualité de votre délégué faisait que cela n’entravait pas leur fonctionnement.
Vous nous devez des explications sur les raisons du départ de Monsieur Marie de Ficquelmont. Nous considérons qu’il y a, de votre part, un manquement grave à vos obligations.
Vous devez convoquer les bureaux tant Français qu’Européen, dans les plus brefs délais, afin de nous exposer votre position sur la stratégie du groupe, particulièrement le devenir du dialogue social. Ce dernier risque d’être malmené par une stratégie plus axée sur le développement du périmètre que sur la reconnaissance des compétences et du savoir des salariés du Groupe.
Nous avons un doute sur la continuité de nos accords et de l’état d’esprit qui prévalait à leur application.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, notre attachement au Groupe, à la qualité du dialogue social pour le Bureau du Comité de Groupe Français et Européen et à l’expression de nos meilleures salutations.
Pour le Bureau France : Didier Ristori
Pour le Bureau Europe : David Bimboire