Accord de classification : Ce qu’il y a de foncièrement dangereux dans cet accord.

Publié le par le CGT-E

Info 90 du CGT-E

On ne vous le dira jamais assez. Le classement  des postes de travail est une décision du Medef. Elle s’inscrit dans un projet global portant sur la précarisation des emplois, la baisse des salaires, la liquidation pure et simple du statut collectif (Code du travail et Conventions collectives) et la restauration du livret* individuel, sous couvert du titre racoleur de «sécurité sociale professionnelle.»

Pression sur les salaires - La cotation des emplois permet au patronat d’envisager la baisse des salaires. Les travailleurs ne pourront monnayer leurs savoirs et leurs compétences. Ils ne pourront postuler qu’à des postes déjà cotés et tarifés.
 
« Variabilisation » des salaires - La nouvelle classification prépare à la « variabilisation» des salaires (partie fixe et partie variable en fonction des résultats et des objectifs fixés.) Les salaires n’étant plus indexés sur l’évolution du coût de la vie, il n’y aura plus d’augmentation générale… Sinon comment la direction gérera-t-elle les différences de salaires (200 à 800 euros) entre un ex-coefficient 270 et un ex-coefficient 400 dont les postes ont été classés niveau 5 ?  
 
Précarisation du poste de travail - Le positionnement des techniciens sur une échelle de niveaux est aléatoire puisqu’il fluctue en fonction des contrats commerciaux dont la durée moyenne chez Dalkia est de 5 ans. Qu’arrivera-t-il en cas de perte d’affaires? Pour ce qui est des administratifs, sauf à changer d’horizon professionnel, ce classement équivaut à une condamnation professionnelle à perpétuité… sans aucune possibilité d’évolution.   
 
Liquidation du statut collectif – En effet, en voulant rendre la négociation obligatoire, le Medef veut modifier l’article 34 de la Constitution qui dit que c’est le parlement qui légifère «en matière de droit du travail, de droit social et de protection social.»
 
Si nous laisserons faire, dans les tous prochains mois, le contrat se substituera à la loi. C’est la volonté du Medef et des syndicats d’accompagnement.
 
Nous sommes à la veille  l’abandon du statut collectif pour le contrat individuel, l’abandon du CDI pour un contrat de libre gré, sans encadrement par la loi.
  
La mise en place de la nouvelle classification a révélé l’étendue du mépris que porte
la direction au personnel.

Le classement des postes s’est fait en dépit du bon sens. La cotation subjective s’est substituée à l’indigence en matière de maîtrise du contenu de l’accord. Finalement, le poste a été évalué en fonction du titulaire et du critère de subordination (relationnel). 

 
 
Les niveaux ont été imposés de façon arbitraire et unilatérale. La hiérarchie a du les « vendre » en usant de la menace ou en distribuant des promesses illusoires pour tempérer les déceptions, dissiper les doutes et faire taire les mécontentements.  
 
Pari pris. Pour justifier les incohérences et les injustices constatées (déclassements) la direction argue maintenant que les salariés ont été surévalués jusque-là. Les niveaux de leurs postes correspondent à leurs compétences réelles…
Ecrivez ! Dénoncez l’accord !
 
* Pour mémoire, le livret individuel que d’aucuns camouflent sous le vocable de « sécurité sociale professionnelle » instaurerait une individualisation des parcours professionnels mais aussi des conditions de rémunération, de travail, de qualification, cassant ainsi ce qui a fait la force du mouvement syndical et de ses grandes conquêtes sociales : les luttes de masse et leur unité. 
Ce projet légitime la casse des statuts et contrats de travail et l’affaiblissement, jusqu’à sa liquidation, du Code du travail.
Une individualisation des parcours professionnels accroîtrait la concurrence entre salariés et constituerait la nouvelle base juridique. La division des travailleurs en de multiples contrats individuels d’emplois inégaux et concurrentiels (on le voit avec le classement du poste de travail et les différences de salaires induites) ne profitera qu’au patronat qui prospère sur cette division.
Avec un livret individuel (où toute une carrière professionnelle sera notée et jugée) qu’en sera-t-il de la confidentialité ? Comment sera noté un salarié qui défend ses droits, qui refuse de renoncer à sa dignité, etc. ?
Nous reviendrons longuement sur ce sujet, sachant que patronat, gouvernement et syndicats de complaisance sont d’accords pour dialoguer sur ce sujet .

 

JEUDI 16 NOVEMBRE 2006 NOUVELLE JOURNEE D'ACTION

ENSEMBLE, UNIS POUR LUTTER

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J
bonjour,<br /> j'ai appri que certain délégués CFDT sur la région atlantic ont écrit a dalkia pour contester leur classification! Je trouve quand meme fort que les meme qui ont signé cet accord qui nous pourri la vie, peuvent contester. c'est comme quant on lit les compte rendus du ce on voit qu'ils posent des questions. il savent pas ce qu'ils ont signé ou alors ils nous prennent des idiots.<br /> dans tout les cas, moi je suis pas d'accord avec le coeficient qu'ils m'ont donné, après 20 ans de metier s'est se foutre du monde.<br /> vous croyez pas?<br /> Jojo
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